Où en est le féminisme aujourd’hui ?
Il me semble que, de tout temps, des femmes ont remis en question la condition qui leur était attribuée. Tout comme, continuellement, certaines se sont battues contre les (r)évolutions permettant de rattraper les inégalités hommes-femmes. Quel paradoxe étonnant… Je n’aurais jamais imaginé ça ! Depuis longtemps, la domination des hommes sur les femmes est le système qui règne. C’est ce que l’on appelle “le patriarcat”, concept typique de notre société ! Beaucoup de choses ont déjà bougé, mais il reste encore trop d’inégalités. En 1949, Simone de Beauvoir a été considérée comme une féministe radicale, voire hystérique, avec son livre “Le deuxième sexe”. Aujourd’hui, ces combats sont acceptés et reconnus. Cependant, beaucoup de féministes subissent les mêmes assauts que Simone à son époque. Avec, par-dessus tout, le harcèlement que les réseaux sociaux permettent de propager. Alors, où en est-on réellement aujourd’hui ? Faisons un petit tour d’horizon de ce féminisme contemporain…
Petit rappel utile : qu’est-ce que le féminisme ?
L’objectif du féminisme a toujours été le même : faire disparaître les inégalités hommes femmes de tous les domaines de vie, à tous les niveaux et dans tous les milieux.
Comme je vous le disais en intro, chaque époque féministe a traité ses figures emblématiques de radicales, de violentes, d’hystériques, etc. C’est que les résistants aux changements ne se sont pas beaucoup renouvelés depuis le temps… Toujours cette même pancarte brandie, quelles que soient les revendications !
Le féminisme est un mouvement qui s’attaque à tous les fronts sur lesquels les inégalités sont encore marquées. Et il y en a un paquet : les écarts salariaux, la sécurité des femmes, la violence faite aux femmes, les injonctions de beauté, l’accès aux postes de pouvoir et de direction, le temps de parole des femmes par rapport aux hommes, la façon dont sont traitées les affaires de violences conjugales dans les médias, le fait qu’être suspecté de violences à l’égard d’une femme n’empêche pas de se voir nommer ministre, etc.
Il n’y a pas si longtemps, les femmes n’avaient pas le droit de vote. En Suisse, ce n’est qu’en 1972 que les femmes ont pu enfin voter ! Le combat pour le droit de vote des femmes a d’ailleurs été l’un des combats les plus marquants menés par les féministes. Les Suffragettes ont payé de leur vie pour que nous, humain de seconde zone, obtenions ce droit de vote que les hommes nous refusaient et que certaines femmes ne voulaient pas parce que cela les écartait de ce pourquoi elles étaient faites : enfanter, cuisiner, faire le ménage, s’occuper de leur mari…
2 tournants majeurs dans cette lutte pour l’égalité homme femme
Le droit de vote pour les femmes
Tout d’abord, le mouvement qui s’est battu pour le droit de vote est, pour moi, l’un des tournants importants de cette égalité pas encore atteinte. Obtenir ce droit a permis d’étendre les droits des femmes à travailler, à avoir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari, à être indépendante et à aspirer à d’autres choses que de s’occuper du foyer.
Le combat pour le droit à l’avortement a également été un point marquant de l’histoire des femmes. Il n’est pas encore gagné partout, il a même régressé récemment aux États-Unis. Les hommes s’autorisent encore trop souvent à disposer du corps des femmes…
Le mouvement #metoo
Ensuite, pour moi, le deuxième tournant absolument incroyable a été le mouvement #metoo. Ce mouvement libère la parole des femmes en leur donnant le droit de parler des agressions et des violences qu’elles subissent au quotidien. Initié par des actrices américaines suite à l’affaire Weinstein, ce hashtag s’est répandu comme une traînée de poudre, encourageant les femmes du monde entier à se libérer du poids du silence.
#metoo est l’un des combats qu’il fallait absolument mener après celui du droit de vote et de l’avortement. Malheureusement, dans les faits, ce mouvement n’a rien changé : les chiffres concernant les violences faites aux femmes, les féminicides, les viols et le harcèlement n’ont pas diminué et les condamnations des agresseurs n’ont pas augmenté. Mais beaucoup de femmes osent enfin parler et de cette façon, rompre le schéma du silence et du sentiment d’isolement.
Le féminisme, est-il définitivement ancré dans les mœurs ?
Je suis sincèrement convaincue que oui ! Même si les résistances sont encore actives et efficaces, le féminisme se répand. On en parle de plus en plus, des livres brillants sont écrits sur le sujet et les comptes Instagram dédiés au féminisme pullulent.
La domination des hommes sur les femmes existe encore, mais son champ se réduit et nous sommes des centaines de milliers à y veiller. La question est dans les esprits, dans les discussions, dans les comités de direction et dans les programmes politiques.
Bien sûr, ce n’est pas parce que la cause est décrétée prioritaire qu’elle l’est réellement. Mais cela donne l’occasion de demander de rendre des comptes et permet à celles et ceux qui veulent vraiment faire bouger la cause de le faire. C’est à nous toutes (et tous) de faire en sorte que le féminisme soit et reste dans les mœurs en y travaillant au quotidien.
Être féministe aujourd’hui, cela demande-t-il du courage ?
Incontestablement ! Il suffit d’aller jeter un œil sous les articles, les vidéos et autres publications des féministes pour se rendre compte à quel point défendre cette cause expose à de la violence gratuite et misogyne.
Ce qui me rassure dans cette nécessité de courage, c’est que de moins en moins de personnes, de femmes en l’occurrence, ne sont dupes. Cette violence virtuelle ou non est de plus en plus décriée, voire condamnée.
Je ne suis pas sûre, en revanche, que l’on ait besoin de plus de courage aujourd’hui qu’hier. Il en a toujours fallu pour défendre des causes qui nécessitent des changements profonds de l’ordre établi. Surtout si ces changements enlèvent des privilèges aux dominants !
Que peut-on faire pour faire avancer la cause ?
Si vous me connaissez un peu, vous savez que j’ai à cœur de proposer des solutions concrètes ou des actions à mettre en place ! Le changement, à ce sujet, doit venir de celles et ceux qui dirigent, mais doit surtout venir de nous.
C’est, par exemple, en interrogeant ses propres préjugés que nous pourrons faire avancer les choses. En arrêtant de critiquer le physique ou la tenue des autres femmes, en refusant de se laisser convaincre par cette croyance populaire qui prétend que les femmes mentent en accusant un agresseur, qu’elles le font par vengeance ou pour toucher le pactole. C’est en éduquant nos enfants dans d’autres repères que ceux imposés par le patriarcat et ses règles de domination. En arrêtant aussi de véhiculer des stéréotypes genrés ou des accusations qui feraient croire que si une femme porte une jupe courte, c’est qu’elle veut être violée.
Nous pouvons, dans notre quotidien, commencer à se déconstruire pour faire avancer les choses : ne plus laisser passer une remarque sexiste, faire attention aux expressions que l’on utilise, à nos façons de nommer les choses… C’est petit à petit et ensemble que nous y arriverons !
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