Entrepreneuriat, Podcast "T'es pas toute seule"

Comment adapter l’entrepreneuriat à soi ? 

Noémie Declercq ou comment adapter l’entrepreneuriat à soi ?

Dans ce nouvel épisode de “T’es pas toute seule”, j’ai eu le plaisir d’accueillir une amie : Noémie Declercq. Ensemble, nous avons parlé d’entrepreneuriat sous toutes ses facettes, de parcours variés, parfois imprévus, mais toujours riches en enseignements. De sécurité, de prise de risque et de ce que cela signifie vraiment quand on décide de se lancer. Nous avons parlé de l’équilibre que Noémie a réussi à construire dans son quotidien d’entrepreneure et de l’importance de savoir déléguer et demander de l’aide. Mais surtout, cet échange m’a permis de revenir sur ce qui, selon moi, est le plus important dans l’entrepreneuriat : la connaissance de soi, l’amusement et l’alignement avec qui l’on est vraiment. Ces trois piliers, comme un triangle parfait, sont essentiels pour avancer dans son projet tout en restant fidèle à soi-même. Je ne vous en dis pas plus… Je vous laisse découvrir ma conversation avec Noémie. Pour écouter l’épisode dans son intégralité, rendez-vous sur mon compte Insta @julie_arcoulin où vous trouverez tous les liens utiles en bio !

Qui est Noémie Declercq ?

Si Noémie devait se présenter, elle dirait simplement qu’elle a 38 ans et qu’elle est une personne passionnée et engagée… Ça ne dit pas grand-chose et plein de choses en même temps 😂. Alors, pour aller plus loin, j’ai demandé à quelques personnes qui la connaissent bien de me parler d’elle. Sans surprise, la première chose qu’elles évoquent, c’est son engagement. Son engagement, qui semble avant tout professionnel, fait en réalité partie intégrante de sa personnalité. Tout le monde s’accorde aussi à dire qu’elle est exigeante (perçue comme une vraie qualité) et surtout très drôle ! Ce qu’elle aime par-dessus tout ? Que les autres passent un bon moment.

En ce qui concerne son parcours professionnel, déjà très jeune, fascinée par les mécanismes qui influencent les comportements, Noémie savait qu’elle voulait faire de la communication ou du marketing. Après des études en communication (et quelques détours), elle débute à Bruxelles Environnement, l’administration qui gère tout ce qui est environnemental à Bruxelles, où elle sensibilise les citoyens à la réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments. C’est certainement cette expérience qui lui ouvre les yeux sur les enjeux environnementaux qui marquera les débuts de son engagement dans la durabilité.

Mais, issue d’une famille d’entrepreneurs (un père plombier-chauffagiste et une mère restauratrice), Noémie sent très vite l’envie de lancer son propre projet. Elle crée donc, en parallèle de son job salarié, Mellow, une marque de yaourts glacés, qu’elle vend dans un food truck rénové en famille. L’aventure dure cinq ans et elle ouvre même un point de vente ! 

Aujourd’hui, Noémie est consultante en alimentation durable et on va voir comment elle en est arrivée là…

La naissance de Mingle Food

Noémie n’a jamais arrêté de multiplier les projets engagés, comme si la durabilité faisait partie de son ADN. Alors qu’elle travaillait sur son projet Mellow, elle lance également “Mimosa”, un brunch éphémère organisé une fois par mois dans le restaurant de sa mère, en collaboration avec une ancienne collègue de Bruxelles Environnement. Si à l’époque le mot « durable » n’était pas encore dans toutes les bouches, le brunch était déjà exclusivement bio, un vrai défi en 2015 ! 

À 30 ans, fin 2016, les contraintes financières et le rythme exigeant de Mellow finissent par l’épuiser… Soutenue par sa sœur qui prend le relais pour la gestion du food truck, Noémie fait une pause. Mais la nécessité de gagner sa vie la pousse rapidement à reprendre le travail. Elle enchaîne alors diverses expériences professionnelles toujours liées à la food et à la durabilité : responsable des achats et du développement chez Farm, où elle approfondit sa connaissance des produits bio et éthiques puis des collaborations dans l’événementiel et des missions pour réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines.

Malgré les hauts et les bas, elle continue de porter des projets éphémères, comme « Merci pour l’invite », où elle donne la scène à des femmes de la food pour proposer des dîners gastronomiques et des brunchs, toujours dans une approche bio et engagée. 

Enfin, en 2020, après une période de transition marquée par des soucis de santé et la crise du Covid, Noémie se retrouve sans emploi, elle rebondit alors en publiant un simple post sur les réseaux sociaux pour présenter ses compétences et ses envies. Le message est partagé 200 fois et lui apporte ses premiers clients. C’est ainsi que naît Mingle Food, son entreprise de consultance food et durable ! Aujourd’hui, Noémie aide donc les personnes qui veulent développer une activité food (produit, retail, Horeca) à développer leur projet tout en préservant des valeurs durables.

En parallèle, elle est également prof à l’ISFSC (Institut supérieur de formation sociale et de communication) depuis plusieurs années. On peut donc dire qu’elle a un pied dans un truc assez stable et un pied dans un truc un peu plus “rock’n’roll”, mais les deux la passionnent ! 😊

La prise de risque et l’importance de l’accompagnement dans l’entrepreneuriat : le parcours de Noémie

Dans son parcours entrepreneurial, Noémie partage les leçons qu’elle a tirées de ses expériences. Pour elle, l’entrepreneuriat est avant tout une question de gestion du risque, souvent plus perçu comme une opportunité qu’une menace. Le risque, selon elle, est relatif et ne doit pas paralyser le passage à l’action. Ce qui la freine, parfois, c’est la peur de l’échec, mais elle souligne l’importance de prendre des risques mesurés. Noémie raconte qu’au début, le plus grand risque qu’elle percevait était de devoir retourner vivre chez ses parents si son projet échouait.

Elle évoque également un point essentiel pour les jeunes entrepreneurs : l’importance d’accepter l’aide et de déléguer. Le syndrome de l’imposteur, qu’elle avoue avoir ressenti, peut freiner l’entrepreneur solo dans sa volonté de demander du soutien ou de l’aide financière. Elle confie que son indépendance l’a poussée à vouloir tout faire seule, mais qu’avec le temps, elle a appris à mieux déléguer et à s’entourer des bonnes personnes.

Enfin, pour Noémie, l’entrepreneuriat n’est pas seulement une question de croissance ou de succès personnel, c’est aussi un moyen de créer un impact. Elle ne se considère pas comme une personne particulièrement ambitieuse, mais elle reconnaît l’importance de son travail pour influencer positivement le monde. L’impact qu’elle souhaite générer, à travers Mingle et ses projets, va bien au-delà de la simple réussite financière ou de la notoriété.

Quelles sont les 5 choses à savoir avant de se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Voilà la question que j’ai posée à Noémie… Et voici sa réponse : 

1. Se connaître et s’accepter

L’un des premiers conseils de Noémie, c’est l’importance de bien se connaître et d’accepter qui on est. Avant de lancer son entreprise, elle a suivi un coaching qui l’a beaucoup aidée à comprendre son profil. Pour elle, il ne s’agit pas simplement de savoir qui l’on est, mais d’accepter pleinement sa personnalité. Par exemple, Noémie est une personne très spontanée, extravertie, et elle a besoin de se sentir au centre de l’action. Ce qui l’a amenée à accepter que sa nature de leader, celle qui aime être visible et se retrouver au cœur des interactions sociales, fait partie de ce qui la rend unique et dynamique dans son rôle d’entrepreneuse. Et je crois que c’est là en effet toute la beauté de l’entrepreneuriat : quand on s’accepte pleinement pour ce que l’on est, on peut s’épanouir dans ce que l’on fait !

2. Observer et analyser la concurrence

Lorsque l’on se lance, c’est important de regarder ce que font les autres, de bien analyser la concurrence, qu’elle soit directe ou indirecte. Noémie admet qu’elle aurait peut-être évité certaines erreurs si elle avait mieux observé ce qui se faisait dans le domaine du yaourt glacé avant de lancer Mellow. Bien sûr, il ne s’agit pas de copier, mais de comprendre les pratiques des autres pour mieux se positionner. C’est un peu trouver son « digne rival« , un concept développé par Simon Sinek dans son livre Infinite Game. Un digne rival, ce n’est pas un ennemi à abattre, mais plutôt une marque ou une personne qui nous inspire, un concurrent qui nous pousse à nous améliorer. 

3. Connaître ses concurrents

Noémie souligne également l’importance de bien connaître ses concurrents, au-delà du simple terme « concurrence ». C’est un peu un jeu de stratégie. Non seulement, il faut savoir qui ils sont, mais aussi comprendre leurs intentions et leur manière de travailler. Ce n’est pas juste une question de compétition, mais aussi d’être vigilante face aux « requins », ceux qui pourraient essayer de jouer un jeu moins fair-play. 

4. Amuse-toi !

Un autre conseil que Noémie m’a partagé, et que je trouve essentiel, c’est de ne jamais perdre de vue l’importance de s’amuser. L’entrepreneuriat peut être un parcours semé d’embûches, mais il faut absolument que ce soit une source de plaisir. Si tu ne t’amuses pas dans ce que tu fais, à quoi bon continuer ? La passion et l’envie sont des moteurs puissants qui nous permettent de persévérer. Noémie l’a bien dit, la vie est bien trop courte pour se retrouver dans un projet qui ne nous excite pas ! Personnellement, je pense que ce conseil est une clé pour maintenir une énergie positive et une motivation durable. Si on aime ce qu’on fait, on trouve les ressources nécessaires pour surmonter les obstacles.

5. Se faire coacher

Enfin, Noémie insiste sur l’importance de se faire accompagner, de se faire coacher. Elle reconnaît que les séances de coaching qu’elle a suivies ont été un véritable accélérateur dans sa carrière d’entrepreneuse. Le coaching permet de mieux se connaître, de clarifier ses objectifs et surtout de se challenger. Noémie nous encourage à investir dans des accompagnements pour nous permettre de grandir, d’avoir un regard extérieur sur notre projet et d’obtenir des clés pour avancer plus sereinement. Bien sûr, tu peux aussi découvrir tout ça par toi-même, mais un coach peut souvent apporter ce petit coup de boost dont tu as besoin.

Burn-out et entrepreneuriat : l’importance de connaître ses limites pour prévenir l’épuisement

Noémie a gentiment accepté de revenir sur son expérience d’épuisement professionnel, qu’elle préfère appeler « épuisement » plutôt que « burn-out ». Selon elle, cet épuisement est lié à sa volonté de tout mener de front : ses projets professionnels, ses engagements personnels, son activité d’enseignante, etc. En 2022, alors qu’elle pensait avoir un moment de répit dans son agenda, elle s’est en réalité retrouvée submergée par des projets imprévus, notamment le lancement de Manifeast (Les tables responsables de Bruxelles), son magazine en auto-édition, qui lui a demandé une énergie considérable. Son élan créatif l’a poussée à ne pas voir venir ses limites. Lorsque le stress a atteint son comble, elle a commencé à faire face à des crises d’angoisse et à un sommeil perturbé, des signes physiques d’un épuisement qu’elle n’avait pas anticipé.

Elle explique que, même si elle a pris conscience de la situation et s’est entourée de professionnels comme une coach et une psy, le chemin vers la guérison n’a pas été évident. Elle a dû s’arrêter pendant plusieurs mois avant de pouvoir reprendre son activité et même aujourd’hui, elle reste vigilante à ses besoins et elle s’efforce de réguler ses périodes de travail intense.

Ce qu’elle retient de cette expérience, c’est l’importance de connaître ses limites et de ne pas sous-estimer les signaux du corps tout en acceptant que parfois, le stress fait aussi partie du parcours. Elle met en garde contre l’idéalisme de vouloir tout contrôler, en particulier dans un environnement où le « toujours plus » est la norme. Selon elle, il est primordial d’adopter des stratégies pour éviter de tomber dans un épuisement systématique. Pour elle, la clé réside dans l’auto-observation, l’équilibre et la gestion du stress, que ce soit au niveau personnel ou professionnel.

T’es pas toute seule à…

La fameuse question que je pose à toutes mes invitées à la fin du podcast : “T’es pas toute seule à quoi ?”. Ce à quoi Noémie répond : « Tu n’es pas seule à être dans l’entrepreneuriat féminin, il y a quand même une chouette ressource de meufs qui se lancent !”

Encore un grand merci à Noémie pour sa spontanéité (pour la petite anecdote, ses potes à l’ISFSC l’appelaient “Sponte” parce qu’elle était spontanée 😉). Cet article n’est qu’un résumé de tout ce dont on a parlé durant l’enregistrement du podcast, mais le parcours de Noémie est hyper intéressant et inspirant. Alors, pour retrouver l’intégralité de l’interview, rendez-vous sur les plateformes de streaming ou cliquez directement sur le lien dans ma bio Instagram @julie_arcoulin

Retrouvez Noémie sur Instagram @mingle.food 🌱 

Au passage, abonnez-vous à mon podcast, ça me donnera du carburant pour continuer ! 😊

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