Apprendre à écouter son corps pour éviter le burn-out

Burn-out… Voilà un terme que nous entendons beaucoup depuis quelques années. Si, parfois, il est utilisé un peu vite, dans d’autres cas, il est au contraire sous-estimé. Les symptômes qui annoncent un burn-out échappent souvent aux personnes concernées. On se dit que c’est normal de stresser, que ça arrive à tout le monde d’être fatigué… Pourtant, en ignorant les signes que notre corps nous envoie, on plonge peu à peu dans l’épuisement physique et émotionnel et, plus on va loin, plus il sera difficile d’en sortir ! Faisons donc un point sur ce fléau contemporain et sur les signes qui doivent vous alerter.

Qu’est-ce que le burn-out ?

D’abord, mettons-nous d’accord sur ce qu’est réellement le burn-out : il s’agit d’un épuisement physique, émotionnel et psychologique qui apparaît face à une accumulation de stress sur une période plus ou moins longue.

Cet épuisement n’arrive donc pas tout à coup et sans prévenir. Il y a des signes qui ne trompent pas mais que les personnes qui foncent vers le burn-out ne voient pas.

Que se passe-t-il dans le corps en cas de burn-out ?

À la base, le stress n’est pas forcément « mauvais ». Les hormones libérées par le corps en cas de stress nous permettent d’avoir une réponse adaptée à celui-ci. Elles nous servent à avoir une certaine résistance, à garder la tête froide, à ne pas perdre nos moyens, etc.

Le cerveau limbique est le chef d’orchestre de toutes les manifestations du stress et en particulier de la libération, par nos glandes surrénales, de l’adrénaline et du cortisol (hormones du stress). Ces hormones ont pour fonction de nous permettre de nous adapter à notre environnement et elles visent la survie. Mais, lorsque le stress s’étend sur une plus longue période et que les glandes surrénales sont trop sollicitées, elles lâchent. L’organisme présente alors un taux de cortisol effondré et c’est la pagaille ! Si vous avez un doute quant à votre état de santé, faites donc mesurer votre taux de cortisol. C’est une bonne piste pour vous situer dans les stades du burn-out.

Quels sont les signes annonciateurs d’un burn-out ?

Comme je vous le disais en début de chronique, les candidats au burn-out ignorent souvent les signes que leur corps leur envoie. Ils fonctionnent comme des bulldozers, un peu en mode « même pas mal ». Une fatigue ? On fait une petite sieste (et encore). De la morosité ? Ça passera ! Plus envie de voir les gens ? Ça arrive, non ?

Voilà le genre de réaction que les personnes en route vers le burn-out peuvent parfaitement avoir. Ils préfèrent ignorer les signes plutôt que de se demander s’ils sont bel et bien en burn-out ou presque. Pourtant, bien des dégâts pourraient être évités si vous écoutiez un peu plus votre corps. Voici quelques signes qui devraient vous alerter :

•         irritabilité ;
•         troubles du sommeil ;
•         difficultés de concentration ;
•         fatigue ;
•         hypersensibilité, susceptibilité ;
•         pessimisme.

 Évidemment, si vous avez naturellement tendance à être pessimiste, irritable ou hypersensible, le problème ne vient probablement pas d’un éventuel burn-out. C’est le changement qui est l’indicateur. Soyez attentifs aux messages que vous envoie votre corps. Parfois, il suffit de l’écouter pour éviter de vous prendre le mur vers lequel vous foncez.

Y a-t-il un profil plus sensible au burn-out ?

Il semblerait que les personnes qui font ou ont fait un burn out aient un mode de fonctionnement qui peut présenter les caractéristiques suivantes :

•         grande tendance au perfectionnisme ;
•         hyperactivité ;
•         difficulté à se poser, à se reposer ;
•         addiction au travail ;
•         difficulté à connaître ses limites et à les poser.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive mais elle rassemble les caractéristiques les plus fréquentes.

Un terrain propice au burn-out présente aussi des caractéristiques que l’on peut davantage attribuer au fonctionnement des entreprises et de la société. Cet état d’épuisement arrive lorsqu’il y a un désaccord profond entre les valeurs de l’employé.e et l’entreprise pour laquelle il travaille. Lorsque ce déséquilibre est trop grand, il y a une perte de sens pour le travailleur et il devient alors difficile de trouver de la satisfaction à long terme.

Un autre point favorable au burn-out est le manque de reconnaissance imposé par les entreprises qui voient leurs employés comme des ressources à pomper et non comme des personnes avec un désir d’épanouissement au travail. La charge de travail s’accentue mais c’est inversement proportionnel à la reconnaissance et aux systèmes de récompense instaurés par les entreprises.

Est-ce seulement lié au travail ?

Il est vrai que, la plupart du temps, le burn-out est attribué au monde du travail. Cependant, je pense que le privé n’est jamais très loin. Si l’on n’arrive pas à mettre ses limites au travail, il est fort probable que ce soit la même chose à la maison. On parle d’ailleurs de plus en plus de burn-out parental. On voit des parents qui ont le sentiment d’être épuisés, vidés et au bout du rouleau.

On ne peut décemment pas tout mettre sur le dos du monde du travail. Il faut, selon moi, explorer un peu plus largement les causes potentielles du burn-out et le mode de fonctionnement des personnes sujettes à cette véritable épidémie.

Si vous vous sentez fatigué.e, vidé.e, irritable… Si vous avez l’impression que votre corps vous envoie des signes ou si vous êtes déjà pris dans la spirale infernale du burn out, faites-vous aider ! Le burn out est d’ailleurs un des sujets que je traite depuis plusieurs années en consultations.

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