Comment faire de chaque épreuve une opportunité ?
Christine Berrou ou comment faire de chaque situation une opportunité ?
Humoriste, autrice, chroniqueuse, podcasteuse, peintre… Christine Berrou est la première invitée que j’ai eu la chance d’interviewer pour mon podcast “T’es pas toute seule”. Pour tout vous dire, je faisais mes débuts avec la technique et Christine a gentiment proposé d’enregistrer le podcast avec son propre matériel, c’est vous dire à quel point elle est adorable ! Lors de cet épisode, nous avons abordé l’importance de ne pas idéaliser ses rêves pour qu’ils restent des projets réalisables. Nous avons parlé de plaisir, de joie, d’amusement et de l’art de se créer une vie, tant personnelle que professionnelle, dans laquelle on s’épanouit pleinement. On a aussi parlé de comment transformer les trucs chiants et énervants, les revers et les échecs en opportunités. Christine apporte une perspective optimiste, où tout est une opportunité d’apprentissage, ce qui rend nos discussions à la fois très enrichissantes et extrêmement feel good. Je vous laisse découvrir ce résumé de notre interview. Pour écouter l’épisode dans son intégralité, rendez-vous sur mon compte Insta @julie_arcoulin où vous trouverez tous les liens utiles en bio !
Qui est Christine Berrou ?
Avant d’aller plus loin sur les sujets entrepreneuse, solopreneuse, infopreneuse, etc. Je vous présente quand même Christine Berrou… Alors, Christine, à la base, est humoriste. Elle est aussi devenue autrice ; elle a écrit pas mal de bouquins. Elle est également podcasteuse, son podcast Gamberge est vraiment génial ! C’est une femme qui a énormément d’envies artistiques et qui fait ce qu’elle a envie de faire au moment où elle peut le faire. Christine, c’est un peu un “patchwork”. Aussi, si vous avez envie de vous développer artistiquement, vous pouvez suivre sa formation “Le Mois de la guerrière” !
Comme moi, Christine est une nana qui pense en “et” et pas en “ou” ou en “mais”… Elle ne s’arrête pas à une limite ou à un code, ce qu’elle a envie de faire, elle le fait ! Même se lancer le défi de jouer en anglais ! Pour Christine, tout est apprentissage et tout est opportunité. Si on a envie de quelque chose, il faut juste réfléchir au moyen d’y arriver et se donner le moyen d’y arriver. Attention, cela ne veut pas dire qu’on ne fait jamais d’erreur et qu’on ne se casse jamais la figure ! Mais dans l’entrepreneuriat, il faut apprendre de ses erreurs et c’est justement de ça dont on a parlé avec Christine…
Apprendre de ses erreurs
Comme l’a si bien dit Christine : dire “je veux investir en moi, j’ai des projets, j’ai réalisé des choses, je veux créer mon entreprise, faire carrière dans tel domaine et ne jamais échouer”, c’est comme dire “je veux aller me baigner sans me mouiller”. C’est exactement la même chose !
Dans le podcast, Christine est revenue sur une expérience de l’année dernière où elle a déboursé 2 000 euros pour faire traduire sa méthode humoristique en anglais. Il s’est avéré que le gars par qui elle l’a fait faire n’était pas compétent du tout, en plus il n’avait pas de société, etc. Voilà, c’est une erreur ! Mais au lieu de s’apitoyer sur son sort, Christine s’est dit qu’elle allait plutôt en tirer des leçons et ne plus jamais travailler avec quelqu’un qui n’avait pas de numéro de Siren, etc. Que c’était un peu comme si elle avait payé une formation pour mieux sélectionner les gens avec qui elle collabore. Ça, c’est Christine, trouver le positif partout !
En fait, si on cartographie une carrière entrepreneuriale, on commence avec la chance du débutant, puis ça se casse la gueule. Mais on remonte. Ensuite, ça se casse la gueule encore plus violemment, mais on remonte de nouveau. Et après, la réussite devient exponentielle : plus on réussit, plus on réussit fort, car on est enrichi de toutes les erreurs qu’on a faites.
C’est bien pour cela qu’on ne doit pas se lancer dans l’entrepreneuriat juste pour faire de l’argent. À partir du moment où on décide de monter un projet juste pour gagner de l’argent, on va passer de frustration en déception, parce que, déjà, ça ne vient pas comme ça. Et si on n’aime pas ce qu’on fait, si on n’aime pas le chemin, on finira par abandonner. Si on n’est pas bien accroché à son ‘why’, au pourquoi on fait les choses, ça ne fonctionnera pas !
Les grandes étapes du parcours de Christine Berrou
Dans la suite de l’interview, j’ai demandé à Christine de retracer les grandes étapes et les expériences qui ont été fondatrices pour elle, de revenir sur les moments clés qui l’ont façonnée et qui l’ont menée là où elle est aujourd’hui. Voici donc un petit résumé de son parcours :
Après des études en archéologie et en journalisme, Christine est devenue journaliste assez rapidement. Un jour, alors qu’on lui proposait un CDI au groupe Ouest France, elle reçoit le dossier de presse du festival Juste pour Rire et ça l’a appelé comme si elle avait vu Dieu (ce sont ses propres mots 😉). Plutôt que d’écrire l’article qu’on lui demandait, elle décide de participer au concours de jeunes talents et se retrouve en finale. Ce fut un moment incroyable pour elle !
Ensuite, alors qu’elle était responsable des pages politiques du Journal du Pays Yonnais à 25 ans, elle se sentait malheureuse dans ce travail. Elle fait un burn-out et pendant ses deux mois d’arrêt, elle écrit un spectacle, c’est à ce moment que sa carrière prend un tournant : elle se produit à la Petite Loge à Paris, déménage dans la capitale et voit tout s’enchaîner.
Il y a eu des moments difficiles, comme lorsqu’elle a dû faire des jobs peu glamours pour survivre à Paris. Mais elle persévère et rencontre des personnes clés comme Bérengère Krief, Anne-Sophie Girard et Nadia Roz, avec qui elle crée le Connasse Comedy Club, son premier grand succès. Elle écrit aussi un livre qui marche bien, puis elle entre au Jamel Comedy Club et à partir de 2012, tout se met en place de façon très positive.
Christine poursuit sa carrière avec Europe 1, RTL, etc. Elle prend une petite pause pour avoir sa fille, puis continue d’écrire des livres et de travailler à la télévision et à la radio. Malgré sa carrière bien remplie et sa présence médiatique, elle garde une communauté fidèle sans être constamment sous les projecteurs. Elle apprécie cet équilibre parfait entre une vie professionnelle épanouissante et une vie personnelle tranquille, en ayant la liberté de profiter de ses vacances sans être dérangée. Christine est ravie de la vie qu’elle s’est construite dans sa maison arc-en-ciel (parce que tous les murs sont peints d’une couleur différente chez elle 😂 !).
Revenons un instant sur la notion de chance et de malchance…
Quand elle m’expliquait son parcours, Christine a dit à un moment : “J’ai eu de la chance”, mais elle s’est vite rattrapée, car elle s’est très bien ce que j’en pense… Pour moi, la notion de chance et de malchance, d’avoir la poisse, etc. n’existe pas. Christine n’a pas eu de la chance, elle a beaucoup bossé ! Je ne pense pas qu’il m’arrive moins de galères qu’à d’autres… C’est juste que j’estime que je peux apprendre à chaque galère. En fait, c’est dur pour tout le monde, mais tu dois faire avec ce que tu as.
Christine a fait une jolie métaphore avec le livre Robinson Crusoé. En fait, on est tous comme Robinson Crusoé sur notre propre île avec du bon et du mauvais. On peut choisir de passer notre vie à se lamenter sur le fait qu’on est seul sur cette île et qu’on ne s’en sortira jamais (et on meurt !), ou bien on peut décider de prendre les ressources dont on dispose, d’explorer ce qu’on peut faire avec et de tirer le meilleur parti de notre situation.
Attention, je précise qu’il est aussi tout à fait normal, à certains moments, de se sentir incapable de se débrouiller seul, de ne pas avoir l’énergie nécessaire et de simplement avoir besoin de repos ou d’aide. Dans ces moments-là, c’est important de se rappeler que ce n’est pas un problème de recevoir du soutien, que c’est OK et que l’on n’est pas seul à traverser ces périodes difficiles. D’ailleurs, Christine m’a avoué dans le podcast avoir fait déjà 3 burn out dans sa vie…
Des burn out pour mieux rebondir à chaque fois
Quand une personne dit qu’elle a fait 3 burn out, on a envie de lui dire “Mais qu’est-ce que tu n’as pas compris au premier ?” Mais en fait, Christine m’a expliqué très logiquement que c’était “des burn out d’étapes”. C’est-à-dire des burn out où après tu te dis “OK, j’ai merdé, mais j’ai compris un truc et je ne referais pas la même connerie !” Ce sont des burn out qui te donnent des leçons en fait…
Le premier burn out, c’est celui dont on parle plus haut au tout début de la carrière de Christine, c’était pour lui dire qu’il fallait sortir du journalisme. Le deuxième, c’était pour lui dire qu’en fait, il faut arrêter de chercher la validation des autres, que ce soit la validation sentimentale ou professionnelle (je vous laisse écouter son histoire de rendez-vous avec Stéphane Bern et de rencard raté dans le podcast, vous comprendrez mieux 😉 !). Enfin, son dernier burn out date à peine de l’année dernière quand elle a appris que son spectacle ne marchait pas, que personne ne venait… Elle a complètement craqué ! Mais encore une fois, elle comprend. Elle comprend ce qui n’a pas fonctionné, elle ne veut pas faire de spectacle pour remplir des salles en fait. Ce spectacle, ce n’est pas ce qu’elle voulait. Du coup, elle prend 3 semaines de vacances et décide à son retour de monter Circé, sa propre boîte de production et de remonter un spectacle comme ELLE l’entend, avec ce qu’ELLE a envie de raconter sur scène. Encore une fois, elle prend une leçon ; c’est que d’abord, t’as un truc à dire. Si tu remplis l’Olympia, c’est cool, c’est un bonus. Mais à la base, il faut avoir envie de dire quelque chose.
En fait, un burn out, ça remet les choses à leur place, ça “reset” à chaque fois.
Inspirer, impacter et kiffer
En parlant avec Christine, j’ai envie de rebondir sur certaines choses. D’abord, c’est essentiel de toujours se demander si ce qu’on fait nous correspond vraiment, si ça répond à nos besoins, à nos envies et à nos attentes du moment. Dans l’entrepreneuriat, on ressent souvent la pression de “devoir” faire certaines choses, mais est-ce qu’on en a vraiment envie ? Bien sûr, parfois on peut faire de la merde et c’est OK tant qu’on en est conscient. Comme je dis toujours : ”Tu peux faire de la merde si t’es conscient que tu fais de la merde !”.
Faire quelque chose avec lequel on n’est pas aligné peut même servir à autre chose, du moment qu’on sait pourquoi on le fait. Mais, la plupart du temps, il faut y aller avec ses tripes. Le kiff, c’est vraiment un truc auquel je fais super attention. Je ne peux pas travailler sans kiffer ! Il faut trouver ce qu’on kiffe vraiment faire et s’y consacrer.
Oser, c’est noble et échouer, c’est noble !
Encore une chose sur laquelle j’ai envie de rebondir : Christine et moi avons ce point commun d’avoir osé pousser les portes, écrire aux maisons d’édition, sans savoir si ça marcherait ou pas. Il y a ce moment où il faut se dire : “Au pire, qu’est-ce que je risque ? Un oui ou un non… Et si c’est non, j’essaye ailleurs.” On vient d’une génération où nos parents nous ont plutôt appris à “ne pas faire de bruit”, à vivre heureux et cachés, à éviter de se faire remarquer. On grandit alors avec cette croyance limitante que faire, c’est ridicule, que faire, c’est se prendre pour ce qu’on n’est pas. Mais en réalité, faire, c’est noble. Oser, c’est noble. Et échouer, c’est noble aussi, parce que c’est essayer.
Dans la continuité de cette réflexion, on a aussi parlé de cyberharcèlement, un risque auquel on s’expose quand on se montre. Il faut apprendre à prendre du recul face à ça. Ces gens ne sont que des pixels, des mots écrits sur la toile. Ils ne sont rien, ils sont petits. Plus on avance, plus on prend de la hauteur et plus on les voit pour ce qu’ils sont : de petits merdeux qui, au fond, ne peuvent rien nous faire. On perd trop de temps à essayer de changer les gens, de les sauver, de leur expliquer les choses. Ce qui compte vraiment, c’est de se demander : est-ce que ce que je fais est OK pour moi ? Est-ce que c’est aligné avec ce que je veux ? Si on est en paix avec soi-même, c’est l’essentiel !
T’es pas toute seule à…
La fameuse dernière question que je pose à toutes mes invitées : “T’es pas toute seule à… ?”. Ce à quoi Christine m’a répondu : “T’es pas toute seule à être au pied de la montagne.” En gros, quand on commence un projet, on a tous cette impression d’être face à une montagne immense et c’est normal de trouver ça difficile, de se demander comment on va y arriver. Mais il faut se rappeler que tout le monde passe par là. Personne n’atteint le sommet sans efforts, sans se surpasser. C’est comme courir un marathon : c’est censé être dur, c’est même le but du jeu. Donc non, t’es pas toute seule à galérer au début, c’est juste le chemin qui commence.
Un dernier conseil de Christine Berrou ? Un pas après l’autre ! Elle nous rappelle que c’est dur pour tout le monde. Quand elle dit qu’il ne faut pas mettre ses rêves sur un piédestal, c’est parce qu’ils ne sont pas inaccessibles, juste un peu plus loin. Il faut marcher pour les atteindre. La différence entre un rêve et un projet, c’est une date. Une fois qu’on fixe cette date, le rêve devient un projet et c’est là qu’on se met en route !
Surtout, allez suivre Christine Berrou sur Instagram et TikTok : christine_berrou
Allez la voir sur scène, lisez ses livres évidemment et allez jeter un œil à ce programme qu’elle a concocté et qu’elle appelle “Le Mois de la guerrière”. Au passage, abonnez-vous à mon podcast 😊, ça me donnera du carburant pour continuer. Et venez me retrouver sur Instagram et visiter mon site.