Comment faire de l’intrapreneuriat ? | Laura Limberopoulos
L’intrapreneuriat ou comment mener des projets au sein d’une entreprise ?
Dans cet épisode de mon podcast T’es pas toute seule, j’ai reçu Laura Limberopoulos qui est clairement une intrapreneuse d’envergure, c’est-à-dire une entrepreneuse à l’intérieur d’une entreprise. Laura est quelqu’un de passionnée et d’engagée avec une intelligence émotionnelle hors normes. Ce qui m’a le plus marquée dans cet épisode, c’est de parler de l’importance de soigner ses relations. En entrepreneuriat, on entend toujours parler de rentabilité, de croissance, de résultats, etc. Mais si peu souvent de l’importance des relations. Avec Laura, on a aussi parlé de pousser les lignes, de réfléchir hors du cadre, de développement personnel et aussi de bien-être au travail, d’authenticité, de plaisir, de créativité et de “contribuer”. Ce que je retiendrai, c’est que le sens est ce qui compte le plus et que l’entrepreneuriat, c’est surtout une question de mindset. Laura est l’exemple parfait de l’entrepreneuse qui s’éclate dans une entreprise. Je vous laisse découvrir ce résumé de notre interview. Pour écouter l’épisode dans son intégralité (ce que je conseille vraiment 😉), rendez-vous sur mon compte Insta @julie_arcoulin où vous trouverez tous les liens utiles en bio !
Qui est Laura Limberopoulos ?
Laura a une formation en psychologie du travail économique et des organisations. Depuis bientôt 15 ans, elle est employée au CHU UCL de Namur, c’est un centre hospitalier universitaire. Elle y gère tout l’aspect recrutement et sélection et tout ce qui touche au marketing RH qu’on appelle “image de marque employeur”.
Depuis six ans maintenant, Laura exerce également une activité complémentaire. Elle accompagne différents profils : des jeunes qui se cherchent, des personnes qui se questionnent et se repositionnent suite à un burn-out, des personnes qui se préparent pour des entretiens de sélection, etc. Elle est d’ailleurs toute fraîchement certifiée coach ICF !
Je connais très bien Laura puisqu’elle est mon amie depuis 20 ans. Ce que je peux dire d’elle, c’est qu’elle est brillante, très créative et incroyablement intègre. C’est une porteuse de projets qui aime innover, réfléchir hors cadre et ouvrir le champ des possibles. Et surtout, Laura est l’exemple parfait d’une thématique que je voulais aborder dans mon podcast : l’intrapreneuriat !
Qu’est-ce que l’intrapreneuriat ?
Si on demande à Google ce qu’est l’intrapreneuriat, voici en résumé sa réponse : “L’intrapreneur.e est un.e salarié.e de l’entreprise qui travaille en mode start-up. Il s’agit d’un collaborateur ou d’une collaboratrice électron libre qui se distingue par son esprit créatif d’entrepreneur. C’est un.e employé.e qui combine des responsabilités avec ses compétences. Avec une prise de risque mesurée, cet.te employé.e est en capacité de saisir une opportunité pour générer le développement d’une idée.”
Selon Laura, un intrapreneur, c’est aussi quelqu’un qui aime pousser les lignes et innover ; quelqu’un qui doit avoir beaucoup d’initiative et d’audace au sein d’un cadre. C’est d’ailleurs ce qui différencie l’intrapreneuriat de l’entrepreneuriat, c’est qu’on est indépendant, mais “dans un cadre”. Il faut amener des projets dans l’entreprise, mais il y a quand même certaines règles à respecter tout en étant créatif.
Quel est le parcours de Laura et quels sont les croisements entre son développement professionnel et personnel ?
Comme je vous le disais, pour moi, Laura est l’exemple parfait de l’intrapreneuse accomplie. Toute jeune diplômée, à 22 ans à peine, elle rejoint un hôpital universitaire et on lui demande de créer des procédures de recrutement. Avec les théories apprises dans ses cours à l’université et son savoir-faire, elle y arrive ! Petit à petit, elle se fait sa place et devient consultante interne en recrutement. Premier défi relevé !
Le deuxième grand jalon de son parcours : suite à une fusion, Laura doit se constituer une équipe. C’est un peu le luxe quand on est salariée de pouvoir, comme un entrepreneur finalement, choisir et créer sa propre équipe. Mais ce n’est pas simple !
Troisième moment fort dans le parcours de Laura : suite à des soucis de santé, elle commence à s’intéresser à tout ce qui est développement personnel et analyse transactionnelle. Alors, l’analyse transactionnelle, pour faire simple, c’est une approche qui permet d’analyser les interactions entre les individus et comment ces interactions vont influencer leur comportement et leur développement personnel.
L’analyse transactionnelle te permet de comprendre que ta manière de fonctionner n’est pas forcément toujours la bonne, qu’il y en a mille et une autres et que l’idée, c’est de trouver le juste équilibre entre “qu’est-ce qui fait qu’à un moment, on se comprend, à d’autres moments, on ne se comprend pas…”. Ça permet d’avoir des clés pour comprendre toujours mieux les interactions qu’on a avec ses proches ou son entourage professionnel et à prendre du recul finalement parce qu’on prendra les choses moins personnellement.
Le plus important quand on veut porter un nouveau projet : travailler la relation avant d’aller dans le vif du sujet !
Un des plus grands apprentissages que Laura ait fait de l’analyse transactionnelle, c’est que, quand tu vas devoir collaborer avec des personnes, travailler avec elles, constituer une équipe, etc. Ce qui compte en tout premier lieu d’après les analystes, ce sont les processus donc tu dois d’abord travailler la relation avant d’aller dans le vif du sujet. Quand tu dois construire une relation, tu dois d’abord essayer de comprendre comment l’autre fonctionne pour t’adapter au plus juste à sa manière de fonctionner. C’est comme ça que tu peux réellement porter un projet !
C’est comme ça que Laura a réussi à faire collaborer deux départements très différents à la base (communication et RH) pour construire une image de marque employeur forte pour l’entreprise pour laquelle elle travaille. Elle a d’ailleurs reçu des récompenses pour cela ! Encore une belle réussite !
Petite parenthèse : Laura est certifiée pour l’outil HBDI et elle dispense des formations HBDI au sein de l’hôpital ! L’HBDI est un outil très utilisé en ressources humaines qui aide à comprendre comment les gens pensent et apprennent. Il se base sur l’idée que notre cerveau est divisé en quatre quadrants chacun associé à un style de pensée différent : analytique, séquentiel, interpersonnel et imaginatif. L’outil HBDI aide à identifier quel style de pensée est le plus fort chez une personne. Cela peut être utile pour mieux comprendre comment on apprend, comment on travaille avec les autres et comment on prend des décisions.
Un projet dont Laura est particulièrement fière : recruter via une émission télé !
Incroyable, mais vrai… En 2021, Laura a réalisé un projet dont elle n’est pas peu fière : recruter via une émission télé ! Pour se remettre dans le contexte, on est en pleine période post covid et le milieu hospitalier a fortement souffert. Ce n’est pas évident de recruter du personnel et les “job days” virtuels ne donnent rien. C’est alors que Laura et la directrice infirmière du groupe commencent à réfléchir à comment créer quelque chose de virtuel qui ait “un peu de gueule” et qui se différencie. C’est là que l’idée tombe par hasard : louer les studios du 71, une émission de télé très connue et diffusée depuis plus de 20 ans en Belgique.
Toutes les planètes s’alignent ; via des connaissances, Laura se procure les coordonnées de Jean-Michel Zecca, le présentateur de l’émission, et elle lui écrit. La réponse est favorable et quelques mois plus tard, 71 candidats infirmiers se retrouvent dans l’émission pour répondre à des questions qui tournent autour du domaine hospitalier et tenter de gagner un Iphone. Seule condition pour participer : envoyer son CV. Laura obtient ainsi des candidatures et l’hôpital bénéficie d’un gros coup de pub. Il fallait oser 😉 ! Mais comme je vous le disais, l’intrapreneuriat, c’est de l’innovation et réfléchir hors du cadre… Et comme Laura le dit si bien : on peut rester professionnel tout en apportant un peu de légèreté à un secteur très conventionnel et très sérieux comme le secteur hospitalier.
Cela me donne une merveilleuse transition vers un autre sujet que je voulais aborder avec Laura : le fait de s’éclater dans son boulot !
Qu’est-ce que ça apporte de s’éclater dans son boulot ?
Une carrière, c’est long… D’où l’importance de s’amuser quand on est au travail ! Cette notion est d’autant plus importante quand on est manager. Quand on manage une équipe, on va donner le tempo et c’est mieux quand le tempo est léger, sympa et même avec de l’humour. Encore une fois, on met ici en avant l’importance des relations. On peut bosser dans une ambiance sympa ! En tant que chef d’équipe, il faut aussi pouvoir être juste là pour écouter, par toujours pour aider ou trouver des solutions, mais juste laisser la porte de son bureau ouverte et écouter celles et ceux qui ont envie de parler. Ça fait également partie du bien-être au travail.
L’importance de trouver un sens à ce qu’on fait
Laura a besoin de plusieurs éléments pour être heureuse dans son travail : la créativité, l’authenticité, le plaisir et le sens !
Justement… Comment trouver le sens ? Pour Laura, c’est se lever chaque matin et savoir à quoi elle contribue. Elle contribue à ce que des professionnels puissent soigner sa famille, ses proches et d’autres personnes qu’elle ne connaît pas et ça, c’est une grande fierté pour elle.
Avec sa casquette de coach, Laura dirait que pour trouver le sens, il faut bien se connaître, connaître ses modes de fonctionnement et ses préférences. Il faut se poser des questions telles que : “Quand est-ce que je me sens vivant.e ? Quand est-ce que je suis plein.e d’énergie ?” Le corps et les émotions ne trompent pas donc il est essentiel de revenir à ses sensations pour savoir qu’on est à la bonne place.
Les valeurs aussi comptent beaucoup évidemment. Il faut savoir de quoi on a besoin et si les besoins sont satisfaits, à priori, on sera heureux dans ce qu’on fait ! On en revient à ce dont on parlait dans l’épisode avec Inesse 😉. Attention, c’est un travail en continu… Quand tu as des moments de doutes, de pivots ou de changement, il faut toujours pouvoir se raccrocher à ce qui fait sens et à ses valeurs et là, on est sûr d’être dans le bon !
Comment embarquer les gens dans ses projets ?
Déjà, il faut croire en son projet. Si on porte des projets auxquels on croit, on y apporte forcément la bonne énergie ! Petite anecdote, on a déjà dit à Laura qu’elle était “un feu d’artifice” ! Autrement dit, elle “explose”, elle va dans tous les sens et elle est tellement animée, passionnée et convaincue par ce qu’elle raconte qu’elle en devient convaincante.
Laura a aussi un côté “résultat”, elle a une très bonne vision de où elle veut aller. Mais attention, toujours avec un côté expérimental. C’est-à-dire que si ça ne fonctionne pas, elle prendra un autre chemin, une roue de secours… Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle atteindra l’objectif ! Elle est le genre de manager qui ne pointe pas du doigt les erreurs, mais qui essaye de les comprendre pour qu’elles ne se reproduisent plus.
Enfin, encore une fois, il faut travailler la relation. Il faut proposer ses projets aux bonnes personnes, à des personnes qui ont envie de le faire. À l’inverse, quand quelqu’un vous propose un projet qui ne nous emballe pas, il faut pouvoir dire non ! Si les entreprises pouvaient être un peu plus orientées vers le fait de proposer aux personnes ce qu’elles aiment faire, elles tourneraient peut-être mieux. D’où l’importance de connaître toutes et tous vos zones de génie !
Pour terminer, parlons intégrité
J’avais envie de terminer cette interview en parlant d’intégrité, qui est pour moi un mot qui qualifie bien Laura. Aujourd’hui, Laura parlerait plus d’alignement que d’intégrité qui peut avoir un côté plus rigide. L’intégrité, ou plutôt le fait d’être alignée, est une des grandes valeurs de Laura, c’est imprégné en elle ! Dans son travail, elle fait toujours les choses justes. Elle fait ce qu’elle dit ; elle se respecte et elle respecte ses valeurs. Le bénéfice de cela et de pouvoir être en paix avec soi-même et de n’avoir rien à se reprocher, pas de remords.
T’es pas toute seule à…
La fameuse dernière question que je pose à toutes mes invitées : “T’es pas toute seule à… ?”. Ce à quoi Laura répond : “T’es pas toute seule à te poser mille questions, à galérer et juste t’es pas toute seule”. En effet, demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, on peut avoir des limites et c’est OK.
Un grand merci à Laura pour son intervention dans mon podcast T’es pas toute seule. Pour retrouver l’intégralité de l’interview, rendez-vous sur les plateformes de streaming ou cliquez directement sur le lien dans ma bio Instagram @julie_arcoulin 😉 !
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