Comment apprendre à dire non sans culpabiliser ?

En voilà un bien beau programme ! Savoir dire non… 90 % des personnes que je rencontre en consultation ou en atelier me disent : « Je ne sais pas dire non ! » À force d’entendre ça, je me suis dit que ça valait la peine d’en faire un article ! Nous allons passer par la case « pourquoi ? » en évoquant les enjeux liés aux « non » et je vous donnerai ensuite quelques pistes pour arriver petit à petit à apprendre à dire non sans culpabiliser. Parce que oui, dire « non », vous en avez le droit !

Pourquoi j’ai du mal à dire non ?

Que risquez-vous en formulant un beau et joli « NON » ? Avez-vous déjà réfléchi aux enjeux qui se cachent derrière votre incapacité à dire NON ? Bien souvent, ne pas oser dire non cache une crainte, une peur :

• Avez-vous peur de ne pas être aimé(e) ?
• Avez-vous peur de passer pour un(e) égoïste ?
• Avez-vous peur que l’autre ne s’en sorte pas si vous dites non à sa demande ?
• Pensez-vous que, si vous dites « non », l’autre aura de la peine ?
• Avez-vous peur de son regard ou de son jugement ?
• Etc.

Pourquoi j’ai du mal à dire non ? La réponse à cette question pourrait en réalité se cacher derrière une autre question : à qui n’avez-vous jamais osé dire « non » jusqu’ici ? 

À qui ne dit-on jamais non ?

En réalité, tout est une question d’attraction…

Il y a de fortes chances que votre incapacité à dire « NON » repose sur le fait que vous tombiez sans cesse sur des personnes qui, elles, sont très à l’aise avec le fait de vous demander des choses tout le temps. Les relations humaines fonctionnent de cette façon : deux pôles s’attirent pour se donner l’occasion de s’apporter quelque chose mutuellement. 

Les personnes qui demandent systématiquement de l’aide aux autres ne vont pas aller vers les personnes qui auront tendance à leur refuser de l’aide mais bien vers les personnes qui leur diront « oui » le plus facilement. Vous ne l’aviez jamais remarqué ? Dans un groupe (famille, amis, collègues, etc.) on sait très vite qui est la « bonne poire » ! C’est forcément vers elle que se tourneront ceux qui ne savent pas se débrouiller seuls.

Si vous voulez que les autres arrêtent de vous solliciter sans arrêt, apprenez à dire « non ». Ils n’iront pas voir ailleurs tant que vous leur direz oui. Pourquoi le feraient-ils ? C’est à vous qu’il appartient de changer les choses !

Oser dire non sans culpabiliser, c’est possible ?

Que se passe-t-il lorsque l’on dit « non » ?

Lorsque je pose cette question aux personnes qui ont envie de travailler leur capacité à dire « non », la réponse est bien souvent : « Bin… rien ! » Honnêtement… Est-ce vraiment un scoop ?

Si vous dites non, la personne ira simplement chercher ailleurs ce que vous lui avez refusé. Ni plus, ni moins ! Il n’y aura pas péril en la demeure comme on dit. Apprenez donc à relativiser et à laisser à l’autre l’occasion de se débrouiller seul ou en tout cas avec quelqu’un d’autre que vous. Auriez-vous, par hasard, un côté sauveur ?

Tout commence par soi

Je ne le dirai jamais assez : si vous voulez vous sentir respecté(e), respectez-vous ! C’est LA règle de base. Et ça marche pour toutes les variantes de style. C’est pourquoi il est parfois important de se poser et de faire un travail sur soi.

Peut-être qu’en voyant les choses sous un autre angle, vous aurez plus de facilités à dire « non ». Tiens, essayons : si vous considérez le fait de dire « oui » à tout le monde comme une façon de vous dire « non » à vous… Cela vous aide ? Vous n’êtes pas obligé(e) de vous sacrifier pour être apprécié(e). D’ailleurs, d’où vous vient cet esprit de sacrifice ?

Vous avez le droit de dire non !

Encore un scoop : vous devez apprendre à dire non sans vous justifier ! Vous avez le droit de dire « non ». Vous n’êtes pas obligé(e) de répondre présent(e) à chaque fois. Vous avez vous aussi vos priorités, vos besoins, vos envies, vos impératifs, etc. Être toujours là pour les autres vous empêche d’être là pour vous-même et pour les choses réellement importantes pour vous. 

Vous avez le droit de faire de vous une priorité. Cela ne fera pas de vous quelqu’un d’égoïste. Les personnes ayant du mal à dire « non » sont souvent attentives au fait d’être aimé(e)s par tous. Mais c’est souvent le sentiment inverse qui finit par se produire. À force de dire « oui » à tout, on se sent utilisé et peu respecté. Résultat : on ne se sent pas plus aimé pour autant…

Quelles sont les questions à se poser avant de dire « oui » ou « non » ?

Je vais vous proposer un chemin de question que vous pourrez vous poser lors de la prochaine sollicitation dont vous serez l’objet : 

1.       Est-ce le bon moment pour moi de rendre ce service ? 
2.       Ai-je envie de le faire ? 
3.       Est-ce que cela m’empêchera de faire quelque chose d’important pour moi ?

Si vous formulez votre réponse en fonction de la réponse à ces 3 questions, vos « oui » deviendront de vrais « oui » et vos « non » aussi. 

Ne tombez pas dans les justifications lorsque vous dites « non ». Prenez ce droit et ne vous en justifiez pas ! De toute façon, bien souvent, la personne « sollicitante » s’en fiche. Tout ce qui l’intéresse, c’est de trouver quelqu’un qui l’aidera et si ce n’est pas vous, il ou elle se tournera vers quelqu’un d’autre tout simplement… Relativisez !

Par contre, ne tombez pas dans l’excès inverse. Il ne s’agit pas de dire « non » à tout et tout le temps. Vous devez apprendre à doser. Mais vous verrez que vos relations s’en trouveront améliorées et beaucoup plus sereines !

Oser dire non, ça s’apprend ! Certaines personnes ont plus de mal que d’autres et, si c’est votre cas, pourquoi ne pas vous faire aider ?

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