Féminisme, Psycho

Syndrome de l’imposteur chez la femme | Et si on en parlait ?

Pourquoi les femmes sont-elles plus touchées par le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur est bien connu, de nombreux articles et livres ont traité le sujet. Maintenant, il est temps de parler du syndrome de l’imposture au féminin ! En effet, les femmes ont plus tendance à en souffrir. Le sentiment d’infériorité, d’incompétence, d’imposture, de “je ne vais jamais y arriver” ou de “un jour ils se rendront compte que je ne suis pas celle qu’ils croient” est davantage partagé par les femmes. Voyons pourquoi et comment faire taire le syndrome de l’imposteur chez la femme.

 

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ? 

 

Le syndrome de l’imposteur, c’est avoir ce sentiment que les réussites que l’on vit sont forcément liées à la chance, aux autres, au hasard… En tout cas, pas à ses compétences ni à ses qualités. Les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur sont souvent sceptiques par rapport à leur valeur, leurs compétences et leur capacité à réussir uniquement grâce à elles.

Ces personnes ont l’impression de ne pas mériter ce qui leur arrive et ont peur que les autres se rendent compte de leur imposture. Elles ont le sentiment qu’on les surestime et qu’elles vont être démasquées par rapport à tous les autres qui ont, évidemment, bien plus de compétences ! 

 

Pour lutter contre ces sentiments négatifs, les personnes se sentant “imposteurs” mettent des stratégies en place. Notamment, travailler de façon acharnée, se former démesurément, s’informer, lire, apprendre, etc. Mais comme c’est très souvent de façon autodidacte, ça ne fait que renforcer leur sentiment d’imposture. 

 

Cet article est davantage orienté vers le syndrome de l’imposture au féminin, mais un précédent article a déjà traité le sujet. N’hésitez pas à aller le lire pour en apprendre encore plus. 

Hommes et femmes : sommes-nous égaux face au syndrome de l’imposteur ? 

En 1978, deux psychologues révèlent les résultats d’une étude menée sur 150 femmes. Elles ont étudié des femmes diplômées, brillantes et reconnues pour leurs compétences, avec des jobs prestigieux. Il en est ressorti que ces femmes ne croyaient pas à leurs compétences, pensaient qu’on les sur-estimait et avaient peur d’être démasquées. Cette étude a été menée uniquement sur des femmes, elle ne peut donc pas nous indiquer si elles sont plus touchées que les hommes. Lorsqu’on cherche des infos sur la proportion d’hommes et de femmes sujet.te.s au syndrôme de l’imposteur, on trouve un peu de tout…

 

Si l’on compare ce sentiment chez les hommes et chez les femmes, certains chiffres indiquent que les femmes sont plus touchées : 50 % contre 39 % chez les hommes. Cependant, 70 % des gens en général (hommes et femmes confondus) auraient déjà été touchés au moins une fois par ce sentiment. Il semblerait que les femmes le ressentent plus souvent que les hommes, mais que ce n’est pas une exclusivité féminine !

Les causes de cette sensation d’imposture pour les femmes sont diverses et s’accompagnent souvent d’un manque de confiance en soi. 

 

Pourquoi ce manque de confiance en soi chez les femmes ? 

Le manque de confiance en soi, n’est pas non plus une exclusivité féminine. Mais intéressons-nous de près au manque de confiance en soi des femmes qui accentue ce sentiment d’imposture. 

 

Les raisons de ce manque de confiance en soi sont multiples, pour tout un chacun. Les injonctions, les codes, la charge mentale qui pèse sur les femmes, les inégalités liées au genre et les injustices que subissent les femmes à cause de croyances patriarcales sont assaillantes. Cette impression de ne pas être à la hauteur, de toujours devoir en faire plus que les autres, de devoir prouver quelque chose, de devoir être plus performante que les hommes pour accéder à certains postes est lourde pour la confiance en soi des femmes. 

 

Il y a une série de raisons pour lesquelles elles ressentent plus facilement le syndrome de l’imposteur : 

  • Être performantes, donner une bonne image, correspondre à ce que l’on attend d’elles, ne pas décevoir, être parfaites… Ces pressions sont énormes et peuvent accentuer le manque de confiance en soi, et donc le sentiment d’imposture.

  • La proportion de femmes ayant accès aux postes à responsabilités est très faible. Les femmes qui y arrivent se sentent souvent plus seules et ont le sentiment de devoir toujours prouver leurs compétences. Elles sont plus “attendues au tournant” qu’un homologue masculin.

  • Certains stéréotypes sont encore tellement ancrés : les femmes sont moins douées pour les postes de pouvoir ; elles sont moins performantes parce qu’elles passent leur temps à s’occuper de leurs enfants ; une femme est moins rentable ; les femmes n’ont pas assez de poigne. Et encore bien d’autres… Ces préjugés font force de loi et les femmes doivent dépenser plus d’énergie pour aller à leur encontre. 

 

Dès l’enfance, les femmes sont priées d’être sages, gentilles, serviables, de s’occuper des autres, etc. Des études montrent que, dès 5 ans, les filles commencent à perdre en confiance en soi par rapport à l’école, car elles ont le sentiment d’être moins bonnes que les garçons. Alors qu’en réalité, elles ont de meilleurs résultats. Les croyances sur l’intelligence des femmes sont encore terriblement présentes et impactent la vision que les femmes ont d’elles-mêmes. 

 

Je vous donne encore un exemple édifiant ! Les enfants filles et les femmes sont moins diagnostiquées TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) que les garçons à cause des clichés sexistes qui entourent ces troubles de l’apprentissage. Les petits garçons dissipés et turbulents vont être plus sérieusement pris en charge que les filles présentant les mêmes symptômes. L’anxiété et le changement d’humeur vont moins inquiéter lorsqu’il s’agit d’une fille que lorsqu’il s’agit d’un garçon.

Tout ceci va obliger les filles à adopter des stratégies d’adaptation à leur TDAH et à repousser encore et encore le diagnostic et, lorsqu’elles sont diagnostiquées, moins de choses vont être mises en place car “elles gèrent socialement”. Je vous recommande l’enquête réalisée par Médiapart à ce sujet : “Les préjugés sexistes perturbent le diagnostic des troubles de l’attention chez les filles”.

Ces inégalités provoquent une importante baisse de confiance en soi et ouvrent la voie vers le syndrome de l’imposteur. 

 

Peut-on espérer changer les choses ? 

Vaste question ! Comme pour beaucoup de choses, changer les préjugés et clichés genrés est fondamental. L’éducation et l’attention qu’on porte aux enfants ne devraient pas être influencées par ce genre de clichés. Mais on est encore loin du compte… 

 

En attendant que le monde change, il y a quelques petites choses à faire (en plus de participer au quotidien à tous ces changements) :

 

  • ayez un regard plus objectif sur vous-même : le syndrome de l’imposteur est alimenté (entre autres) par la façon dont on se voit et dont on se juge. Mais si vous regardez objectivement ce que vous accomplissez, si vous vous regardez de façon honnête, vous aurez moins de difficultés à reconnaître que vous faites du bon boulot, que vous faites du mieux que vous pouvez ;
  • arrêtez les comparaisons : elles sont redoutables pour la confiance en soi ! Plus vous vous comparerez, plus vous aurez le sentiment de devoir en faire plus et plus votre sentiment d’imposture se réveillera ;
  • faites taire ce foutu sentiment ! Lorsque mon sentiment d’imposture revient me faire douter, je le renvoie aussitôt d’où il vient ! Je m’adresse à lui et je lui demande de déguerpir et de se taire. Je me questionne objectivement sur la source de mes doutes, de mes peurs et de mon sentiment d’illégitimité. Le plus souvent, j’arrive à calmer ce fichu imposteur de cette façon. 

 

N’hésitez pas à vous faire accompagner pour limiter ce sentiment d’imposture et récupérer votre confiance en vous. Ne donnez plus de pouvoir à ce sentiment d’imposture ! 

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